Aujourd’hui, 31 mai, fête de la Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth. A Toulouse, la petite place de la Visitation, disparue, identifiée sur un plan d’alignement du début du 20ème siècle, se situait à l’angle de la rue de Rémusat et de la rue de Périgord, face au couvent du même nom. A son emplacement, succéda plus tard le grand magasin “Au Capitole”.
L’alignement de 1904 a fait disparaître la place de la Visitation donnant à l’angle de rues sa configuration actuelles (archives municipales).
Un couvent disparu
Les Visitandines, préalablement établies à la porte Saint-Etienne avaient investi un couvent “neuf” en 1641. L’ordre de la Visitation connut un rapide développement au 17ème siècle.
Le couvent de la “Visitation-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie “occupait un vaste terrain sur la rue de Périgord (anciennement rue des Carmélites) et à l’extrémité de l’actuelle rue de Rémusat (cette partie de la rue s’appelait autrefois rue de Saint-Orens). Il avait pour voisin celui des Carmélites dont nous pouvons toujours admirer la magnifique chapelle.
Il subsiste du couvent de la Visitation un tableau à la cathédrale Saint-Etienne, de Bertrand François (1756-1805) qui montre « Saint François de Sales remet la Règle à sainte Jeanne de Chantal » (Monument Historique), deux grands personnages à l’origine de l’ordre.
A la Révolution, les visitandines furent dispersées et condamnées à la clandestinité. Sous la terreur, les lieux devinrent une prison où on renferma notamment 53 conseilleurs au Parlement guillotinés à Paris en 1794. On récupérait aussi activement le salpêtre des murs pour la fabrication de poudre.
Au XIXème siècle, la communauté de la Visitation s’installa au 13 de la rue de la Dalbade.
“Au Capitole”
En 1903, le grand magasin « le Capitole » a été construit sur les lieux par la société Paris-France détenteurs des grands magasins« Aux Dames de France ». Coupole, escalier, baies figurent de l’édifice toulousain, bien sûr “le Capitole”. Un bel exemple d’Art Nouveau.
L’architecte parisien Georges Debrie a réalisé deux autres grands magasins pour cette société, à Hyères et à Perpignan (monument historique) et des immeubles, un Hôtel de ville à Vernon..
L’ordre de la Visitation de Sainte-Marie (Ordo Visitationis Beatissimae Mariae Virginis) ou les Visitandines est un ordre féminin. issu de la rencontre de deux grands personnages du 17ème siècle, Françoise de Sales, évêque de Genève et Jeanne-Françoise Frémyot, baronne de Chantal, jeune veuve de 28 ans et mère de quatre enfants. Son nom est inspiré par l’épisode de la Visitation et l’humilité de Marie. Cet ordre voulait rassembler des filles dédiées à l’oraison mais aussi ouvert à toutes les femmes y compris les femmes âgées, veuves ou handicapées, dans une vie d’humilité et d’effacement. L’ordre a été fondé en 1610 à Annecy. Si l’ordre était cloîtré, certaines soeurs du couvent rendaient visite aux malades. Aujourd’hui, il compte environ 2500 moniales et 150 monastères dans le monde.
Ville de Toulouse, Archives municipales.. Angle de la rue du Périgord et de la place de la Visitation ; relevé et projet de modification de l’alignement. 13 octobre 1904. Ville de Toulouse – 64Fi10037. Grands magasins de Nouveautés “Au Capitole” puis Galeries Lafayette, puis Primark, 41 rue de Rémusat ; 77 rue d’Alsace-Lorraine ; 20 rue Bellegarde. Vers 1905. Carte postale publicitaire. […]9Fi4033.