L’histoire de notre “Pont de Pierre” : Le 11 juin 1541, François 1er autorisait aux capitouls la construction d’un « pont de pierre et de brique sur lequel les vivres, marchandises et autres provisions puissent être menées du.. pays de Gascogne et diocèses d’icelui sur charrettes ».
Les diocèses de Gascogne et du Languedoc devaient lever une taxe pour financer sa construction. L’œuvre sera longue : le pont ne sera inauguré que le 19 octobre 1659 par le roi Louis XIV et la reine !
C’est le plus beau de France, assurément !
Le projet et la réalisation ont mobilisé de nombreuses compétences : Louis Privat, architecte, Jean Ranci (Dame Tholose) pour le projet, le célèbre acteur de la renaissance toulousaine, Nicolas Bachelier (première pile), puis le fils de ce dernier, Dominique (6ème pile), enfin Pierre Souffron et Jacques Lemercier, architecte du roi (arc de Triomphe rive droite), sans oublier les meilleurs « maîtres maçons » régionaux.
UN LONG ET DELICAT CHANTIER
Les difficultés techniques liées à la nature du lit du fleuve, les inondations, nécessitant des adaptations et reconstructions, les obstacles financiers suspendant les travaux et les changements de maître d’ouvrage ont émaillé l’histoire du chantier. Les arches n’ont été achevées qu’en 1627. A l’entrée du pont, sur la rive gauche, l’architecte Jean Cailhau a réalisé un Arc de Triomphe, flanquée de deux tours, démolis respectivement en 1860 et 1867 en raison de l’étroitesse du passage.
Le pont a été ouvert à la circulation en 1632. Beaucoup plus tard, a été réalisé l’aménagement de la place du Pont-Neuf.
Le pont résista bien aux inondations, notamment celle, dramatique, de 1875, même si des travaux de consolidation ont ensuite été menés.
Mais il faillit être effacé du paysage: au début du XXème siècle, des considérations de protection de la ville contre crues et inondations ont amené des experts à prôner sa destruction (avec celle de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques !). S’ensuivit une levée de bouclier des toulousains et de l’association « les Toulousains de Toulouse ».
Le projet fut heureusement enterré.
D’après M. Taillefer, J. Coppolani. Illustration : « Le Pont-Neuf de Toulouse », attribué à Pierre-Joseph Wallaert Pierre-Joseph. 18ème siècle. Ministère de la Culture, détenu par le Musée du Vieux Toulouse.