Il y a cent ans, Arthur Kingsley Porter, éminent archéologue et historien de l’art américain, professeur à Harvard, donnait une conférence sur l’Art roman à la Faculté des Lettres, le 21 février 1924. A Toulouse, “capitale de l’Art roman” ! Une provocation ?
Gageons que les débats entre spécialistes et érudits après la conférence avaient été nourris.
Le chercheur américain mettait en effet en lumière dans ses travaux l’influence des oeuvres sculptées du nord de la France et d’Espagne sur les grandes réalisations romanes languedociennes. Il s’opposait ainsi aux avis des historiens européens de son temps.
La datation des édifices et sculptures de l’époque est un exercice difficile faute de documents.
Mais nenni ! Toulouse a bien brillé au-delà des Pyrénées.
C’est bien le célèbre Gilabertus auquel on attribue deux statues d’apôtres en provenance du cloître disparu de Saint-Etienne (photographie de l’archéologue américain). Le Christ et la Vierge du chapiteau des “Vierges sages et des Vierges folles “ aurait ainsi influencé la Vierge de la Cathédrale de Solsona (Catalogne) *
Une personnalité de l’histoire de l’art
Arthur Kingsley Porter a souvent été qualifié de vrai Indiana Jones. C’était un patricien multi-millionnaire possédant un château en Europe qui avait donc les moyens de beaucoup voyager (page wikipedia). Sa collection de photographies couvre tous les aspects de l’art médiéval, avec notamment 35 000 clichés.
* Travaux des universitaires toulousains, M. Durliat puis Quitterie Cazes dans “Sculptures romanes toulousaines : regards croisés”. Presses universitaires du Midi. 2019
Illustrations : Cathédrale Saint-Etienne de Toulouse (Maintenant au Musée des Augustins). The Courtauld. CON_B02110_F003_019-pres. CC-BY-NC. Harvard University Archives, HUG 1706. CC BY-SA 4.0