Aujourd’hui fête de la Pentecôte ou de la Descente du Saint-Esprit sur les Apôtres. Un chapiteau de la Daurade, tout en élégance, met en scène cet évènement clé de la foi chrétienne.
Ce chapiteau en provenance du deuxième atelier de la Daurade, daté entre 1120 et 1130 est un vestige du cloître du prieuré Sainte-Marie. C’est un chapiteau de colonnes jumelées.
Les arcatures abritent six apôtres recevant sur leur tête de minces langue de feu ; cinq d’entre eux soutienne un livre fermé posé sur leur genou tandis qu’un autre porte un phylactère.
Henri Rachou nous en donne lecture. Il attire notre attention sur des petites figures qui constituent un détail de la composition et du sens de la scène remarquables :
“Distantes entre elles et presque toujours de face, ces petites figures s’adressent visiblement aux apôtre qui siège au centre des petits côtés. L’une d’elles, probablement Saint-Jean – est particulièrement saisissante. Imberbe et de profil, elle se penche de tout le corps vers l’apôtre qu’elle paraît vouloir convaincre en tendant vers lui sa main droite dans un geste criant de vie et de vérité”.
J’attends avec impatience la réouverture du musée des Augustins après de longs travaux pour aller admirer cette œuvre !
La beauté des gestes et des personnages est présente dans cet exemple remarquable de ce que Emile Mâle, célèbre historien de l’art, décrivait quelques années auparavant comme l’art toulousain dans toute son originalité et sa puissance.
HENRI RACHOU, PEINTRE ET ÉRUDIT ET LA VILLE ROUGE :
Henri Rachou, peintre éclectique féru d’art médiéval a été conservateur du musée des Augustins. Il nous a laissé de belles oeuvres illustrant Toulouse naguère.
Chapiteau de la Daurade. Musée des Augustins. Henri Rachou. Pierres romanes. 1934