C’était un 5 avril, en ce printemps 1524, la Garonne, en une de ses folies coutumières enleva le Pont Vieux. C’était un des ponts anciens disparus, avec le pont de la Dalbade. Le Pont Neuf est toujours là, forçant l’admiration.
Le pont Vieux pont qui reliait l’île de Tounis à Saint-Cyprien sur la rive gauche. Nous avons l’avons tracé sur le plan de Melchior Tavernier (1631) qui ne l’indiquait pas. Il n’existait plus !
Ce pont, appelé aussi le “Pont de la Reine Pédauque” ou “Pont de la Régine“, une mystérieuse reine wisigothique au “pied d’oie”, avait été construit sur le tracé de l’aqueduc gallo-romain.
Déjà mentionné au XIIème siècle, le pont avait déjà connu bien des malheurs : chute du tablier de charpente qui emporta deux cents personnes en 1282, dévastation par le débordement du fleuve en 1485. On trouve ensuite mention de réparations en 1556.
Après la seconde guerre mondiale, il ne restait plus qu’un petit vestige “le rocher de Callèbe” où on brûlait naguère Monsieur Carnaval dynamité après la seconde guerre mondiale.
Le pont de Clari (Clary) ou “Pont de Bois”
Un pont provisoire, le Pont de Clari, le “Pont de Bois”, construit dans l’attente de l’achèvement du Pont Neuf, fut emporté par les eaux en 1636.
Le pont de la Daurade (pont couvert)
Depuis 1168, le pont neuf de la Daurade jouait un rôle considérable dans la vie toulousaine, joignant le port de Viviers (ou de la Daurade) et l’hôpital Notre-Dame (devenu hôpital Saint-Jacques). Le comte de Toulouse Alphonse Jourdain avait accordé sa construction au prieuré bénédictin de la Daurade.
Ce “pont couvert” selon son autre appellation hébergeait des boutiques et était emprunté par les pèlerins et les religieux allant desservir l’hôpital.
Ci pont ne fut pas non plus épargné par les inondations, comme en 1413, 1507, 1574, nécessitant plusieurs reconstructions.
Le Pont-Neuf, ouvert à la circulation en 1632, eut finalement raison de cet autre “vieux pont” dont on commença la démolition en 1639.
Reste aujourd’hui une arche et une partie de son tablier, accolé à l’hôpital Saint-Jacques, récemment restaurés avec la façade de l’hôpital.
Mentionnons aussi au chapitre des vieux ponts un troisième pont médiéval sur la Garonne, celui du Bazacle, connu dès 1222. Détruit par les eaux, il finira sa carrière en 1347.
D’après R. Mesuret et J. Coppolani, J. Frexinos (l’Auta, mai 2018).
Illustrations : élaboration à partir de – Plan de la ville de Tholouse (1631), de Melchior Tavernier, extrait, Ville de Toulouse – Archives municipales. 20Fi359. Le pont de la Daurade. Civitas Tholosa, Nicolas Bertrand (1515), extrait. Ville de Toulouse – Archives municipales. Le rocher de Callèbe, ruine du Pont-Vieux in C. Maillebiau. Toulouse au fil de l’eau. Photographie Georges Ancely, Musée Paul Dupuy.