Un 24 mai 1096, Le pape Urbain II vient à Toulouse consacrer l’autel et l’église Saint-Sernin, en construction.
La fresque monumentale du peintre Benjamin-Constant que nous pouvons admirer à la salle des Illustres montre le cortège du Pape, le comte de Toulouse (Raymond Saint-Gilles) et la châsse contenant les reliques.
L’autel de marbre de la basilique Saint-Sernin est une pièce remarquable du patrimoine toulousain et un chef d’œuvre de l’art roman, signé de Bernard Gilduin.
Dans cette scène historique à l’ambiance un peu irréelle, pleine de gravité, Benjamin Constant illustre la puissance de l’Eglise associée au pouvoir comtal ce qui a pu apparaître comme une provocation en cette ville radicale-socialiste et de ferveur anticléricale.
Selon une pratique courante, le peintre a donné au personnages les traits de personnalités ou de proches. On reconnaît ainsi le ministre de l’Instruction publique (Georges Leygues) et Alfred Chauchard (Directeur des magasins du Louvre), ami du peintre qui s’est bien sûr aussi représenté !
Commande de la ville, mais sans thème imposé, le tableau avait été achevé en 1900 et exposé à Paris. L’accueil fut mitigé à Toulouse : il était de surcroît trop grand.
L’œuvre ne sera exposée au Capitole qu’en 1925, après des ajustements de l’œuvre et de son lieu d’accueil dans la salle des Illustres.
ORIENTALISME ET HISTOIRE
Jean Baptiste Benjamin-Constant (1845-1902) est arrivé enfant à Toulouse a étudié aux Beaux-Arts de la ville puis à ceux de Paris. Artiste reconnu, il a puisé son inspiration dans l’Orientalisme mais il est aussi apprécié pour des scènes d’histoire et des portraits.
(L’entrée d’Urbain II à Toulouse : site roch-jaja-nursit.com. Portrait de Benjamin-Constant par P. Petit. Détail de la table autel Saint-Sernin. Flick. Huittemann).