3 MAI : C’EST LA SEMAINE DE CLÉMENCE ISAURE !
Un goût de liberté aujourd’hui ? Une envie d’escapades, de découvertes, de fleurs ?C’est ma fête, comme chaque 3 mai depuis l‘an 1323 où j’instituai les célèbres Jeux Floraux qui font notre fierté : la poésie, la littérature, les belles langues française et occitane sont à l’honneur.
« Toulouse! ville antique où fleurissent encore pour les poètes, vos fleurs d’or, Clémence Isaure, » (Charles Cros)
Cette année, l’heure est un peu particulière puisque seront principalement décernés les prix et fleurs qui n’avaient pas pu être remis l’an passé en raison de la crise sanitaire.Mais Clémence Isaure est toujours prête à vous inspirer, de remonter le temps avec vous au fil de l’Histoire et des Arts de notre ville. A bientôt : aux origines !
Pour une présentation et l’actualité des jeux, Académie des Jeux Floraux : jeuxfloraux.fr
Illustration : auteur, Antoine de Caunes (1874-1920)
MA SEMAINE CLÉMENCE ISAURE (2) : AU VERGER DES AUGUSTINES
Sept troubadours (en fait des notables, des négociants, changeur.. !) se retrouvaient au jardin des Augustines (entre la rue Gabriel Péri et Saint-Aubin) pour parler de lettres et de poésie. Ils souhaitaient que Toulouse revive la grande époque des Troubadours et des Cours d’amour, de la belle langue romane … d’avant le rattachement à la Couronne..Décision est prise en 1323 : tous les ans, la confrérie ainsi constituée du Gai Savoir (Gai saber) invitera les littérateurs le 3 mai à un concours, en langue romane bien sûr !En 1324, Arnaud Vidal, troubadour de Castelnaudary sera le premier gagnant de ce qui deviendra beaucoup plus tard les Jeux Floraux.Le poète présenta un ode à la Vierge Marie, en écho à la période passée de l’amour courtois mais aussi conforme à la vénération mariale du temps :
Mayres de Dieu, verges pura,
Vas vos me vir de cor pur,
Ab speransa segura…
Une gravure de l’époque romantique traduit cette ferveur de l’assemblée face à une noble Dame, “l’égérie “ personnifiant le concours, tenant les fleurs, : la Vierge Marie et, rapidement, une Dame Clémence !
Illustrations : gravure musée Paul Dupuy. « Le Vieux Toulouse ». PML Ed. Médaillon : Clémence Isaure, portrait gravé d’après Nicolas Henri Jacob (XIXe siècle).
MA SEMAINE CLÉMENCE ISAURE (3) : LES « LEYS D’AMOR »
Après avoir institué la fête du Gay Saber le 3 mai, les 7 troubadours de la compagnie vont confier à Guillaume Molinier la rédaction du cadre de leur organisation mais aussi les règles du « bien écrire » en langue d’Oc. L’avocat, fortement impliqué dans la chose publique toulousaine finalisera l’ouvrage en 1356. Ce seront les « leys d’amor ».
Le livre débute par une image de vénération à la Vierge Marie, comme il sied à cette époque pieuse et soucieuse de se mettre dans les bonnes grâces de l’Inquisition, active, comme on sait, dans la région. En tout cas, ce traité aura une grande importance dans l’étude de la « langue romane », l’occitan bien sûr mais sera aussi célébré dans les pays de langue latine.Les capitouls sont présents dans l’organisation de la compagnie, des jeux et de la fête de la violette dont ils assurent le financement. En 1356, la guerre de cent ans menaçant les faubourgs et le verger des Augustines, réunions et premiers “Jeux Floraux” sont transférés à l’Hôtel de ville.Les conflits entre mainteneurs (organisateurs et « juges » de la “fête de la violette d’or” et les capitouls ne vont pas manquer au cours des siècles suivants. Et Dame Clémence va faire une entrée remarquée..
